Succès. Il avait réussi à livrer le paquet, de quoi ? De foie, de cœur, de rein, honnêtement, aucune idée. Tant que ça ne lui dégoulinait pas dans le dos et qu'il était payé, pas de problème, il sera votre obligé. Et puis, s'il venait à se faire arrêter, il pourrait toujours dire qu'il ne savait absolument pas que tout ceci étaient des petits paquets de viande humaine. Après tout, le porc a la même odeur et le bœuf est aussi saignant. Qu'est-ce qu'un pauvre sans-abri nomade sait de la vie après tout, n'est-ce pas ? -probablement plus que vous, mais chut-
La seule chose qu'il avait à faire maintenant, c'est ramener la monnaie d'échange à Spidey, récupérer l'autre moitié de son payement et enjoy.
C'est étrange quand même, son meilleur client est quelqu'un de largement criminel, ce qui lui permet de manger, donc, au final, on peut dire que l'homme fait une bonne action. On peut vraiment s'attendre à tout de nos jours.

« Cher Collaborateur. » Brève inclinaison de tête, il ne comptait pas passer par quatre-chemins, il avait tout son temps, mais, les palabres, c'est inutile. « Bravo pour la vente, Monsieur X avait l'air ravis des produis, à se demander s'il n'allait pas les manger. » Parce que clairement, ce genre de tête aux anges ne peut être réservé qu'à la nourriture, non ?
Sourire satisfait, il sort l'enveloppe de la manche de son kimono et la tend à Katsue, bien. Une bonne chose de faite aujourd'hui.

Ieyasu s’assurait que tout était parfaitement nettoyé. Parfaitement rangé. Il n’était pas spécialement maniaque, mais il était soucieux de s’assurer qu’aucune trace ne transparaisse. Ce qu’il faisait ici, ce n’était après tout pas strictement légal. Il valait mieux pour lui que ce lieu demeure officiellement un espace de stockage. Un espace de stockage particulièrement bien aménagé.

Ieyasu était particulièrement de bonne humeur. Il avait conclu une excellente affaire et était sur le point de gagner plus qu’il n’avait pensé pouvoir en tirer d’abord. La livraison était faite. Ne restait plus qu’un petit détail. Tout serait bientôt parfaitement réglé. Un travail parfaitement exécuté. Si bien que pour l’occasion, Ieyasu s’était autorisé à sortir une bouteille de saké. A ouvrir lorsque tout serait bel et bien finit.

Quelques instants plus tard, il pouvait sentir les vibrations lui indiquant que la porte était ouverte puis refermée. Un moment après, Ritsuka entrait dans son champ de vision. Pas que cela était expressément nécessaire. Ieyasu le salua d’un mouvement de tête, tandis que son livreur allait droit au but quant au compte-rendu de la transaction. Une qualité plus qu’appréciable.

- Ce qu’il en fera ne nous regarde pas, dit-il en prenant l’enveloppe tendu par le coursier. L’affaire est bouclée, nous ne sommes plus concernés à présent.

Ieyasu décacheta l’enveloppe et se mit à compter la somme d’argent qu’elle contenait. Le compte était bon. Bien. Parfait même. Il en préleva la part qui revenait à Ritsuka pour sa course, la deuxième partie de son paiement qu’il lui remit avant de ranger l’enveloppe refermé dans son kimono. Bien. Tout était donc officiellement terminé. Et parfaitement bien terminé, qui plus est.

- Je n’ai pas d’autres transactions de prévu pour l’instant, mais je te rappellerai pour la prochaine commande.

Ils collaboraient depuis un petit moment maintenant et Ieyasu n’avait encore jamais eut d’occasion de se plaindre de lui. Autant le garder. Désignant la bouteille de saké, il lui fit une proposition.

- J’ai l’intention de célébrer un peu cette transaction. Intéressé ?

Soigner ses relations, c’était nécessaire. Et ça pouvait se révéler fort pratique.