tu n'es pas le fruit d'une union saine. ton père a choisi son épouse avec un soin tout particulier, usant de son influence pour forcer ce mariage. quatrième enfant, après une soeur et deux frères, tu es le dernier. car tu es parfait. l'héritier sans défauts qu'il désirait tant. tu es la fusion impeccable des alters de tes parents, ton corps séparé de manière égale pour représenter chacun d'entre eux.
tu n'as pas non plus eu une enfance normale. éloigné de tes aînés, ou comme il les appelaient : choses inutiles, tu es rapidement devenu solitaire. les seules personnes que tu voyais régulièrement, c'était lui et elle. ta mère, ta lumière. celle qui te consolait quand les entraînements intensifs qui ont commencé dès tes cinq ans te laissaient dans un état pitoyable. celle qui traçait des cercles dans ton dos alors que tu étais prostré au sol, ton petit corps secoué de tremblements que tu ne pouvais contrôler.
tu n'étais cependant pas le seul à subir l'abus de ton paternel. tu l'avais vu lever la main sur elle, quand elle s'interposait pour te défendre. et plus encore lorsque tu n'étais pas témoin. plus jeune, tu t'étais souvent réfugié dans ses bras, les larmes roulant sur tes joues alors que tu répétais inlassablement que tu ne voulais pas devenir comme lui. je ne veux pas devenir un méchant qui te fait du mal hoquetais-tu entre deux sanglots. ce à quoi elle répondait, un sourire aux lèvres malgré l'hématome violet sur sa joue, mais tu veux devenir un héros n'est-ce pas ? tu ne sais pas combien de temps ça a duré, mais suffisamment longtemps pour qu'elle craque.
tu l'avais surprise au téléphone, alors qu'elle parlait avec sa mère. je n'en peux plus maman. je deviens folle. plus les enfants grandissent, plus ils ressemblent à leur père... parfois, quand je vois le côté gauche de shōto... je ne peux m'empêcher de le trouver répugnant. je ne suis plus capable de m'occuper de lui. je dois m'éloigner... ton coeur, si serré, volait en éclats. la seule personne qui illuminait ton monde te détestait. quand tu t'étais approché d'elle, l'appelant d'une voix chevrotante, tu as seulement eu le temps de voir son regard embrumé par la terreur avant que la douleur lancinante de l'eau bouillante jetée à ton visage te fasse perdre conscience.
quand tu as ouvert les yeux, l'oeil, le lendemain, elle n'était plus là. il n'y avait que lui, qui se lamentait car elle t'avait abîmé. comme si tu n'étais qu'une possession prisée. un objet rare qu'il ne fallait surtout pas endommagé. c'est ce que tu étais de toute façon. surtout sans elle. n'étant plus là pour retenir son excès de zèle, il avait redoublé d'ardeur dans ta formation et si tes enseignants avaient été inquiets sur ton état auparavant, ils étaient livides lorsque tu te pointais en classe avec de vilaines blessures. mais que pouvaient-ils faire sauf te regarder avec pitié. ton père, endeavour, était un héros remarquable, particulièrement influent et surtout, intouchable.
c'est peu de temps après, un an avant ton entrée à yuei que tu as décidé de ne plus utiliser tes flammes. tu refusais catégoriquement d'utiliser ton côté gauche, malgré toutes ses menaces. tu faisais un caprice, qu'il disait. que tu allais entendre raison tôt ou tard qu'il disait. tu as pourtant tenu le coup. dans la simulation qui t'opposait à deux de tes camarades de classe, puis lors de l'attaque de la ligue des vilains, où tu avais maîtrisé un groupe de malfrats sans même avoir à lever le petit doigt. et même pendant le tournoi, tu as su triompher en usant que la glace pour la plupart des épreuves.
ce n'est qu'à bout de forces, éreinté par tes précédentes attaques, que les mots de midoriya t'ont rappelé pourquoi tu voulais devenir un héros. pas pour dépasser all might, ni en étant l'outil de ton père, mais parce que comme elle le disait, les liens du sang ne te définissent pas. tu peux devenir celui que tu souhaites. le froid qui t'engourdissait les muscles s'est doucement atténué, alors que la chaleur se propageait. une sensation presque étrangère tellement tu l'avais repoussée au plus profond de toi et, l'espace d'un instant, tu te sentais... toi-même.
la suite fut hautement médiatisée. tu avais triomphé, te retrouvant ainsi en finale contre bakugou. celui-ci s'avéra cependant être un adversaire redoutable, virulent et particulièrement déterminé à te forcer à jouer avec le feu. tu avais cru pouvoir en finir avec lui, mais lorsqu'il s'est précipité vers toi, son poing flamboyant a fait remonté les souvenirs que tu t'efforçais d'oublier. toutes les fois où il avait levé la main sur toi, sur ta mère et... tu avais éteint tes flammes, te laissant volontairement toucher par son explosion. projeté violemment vers l'arrière, ayant à peine le temps de former un mur de glace pour atténuer ton atterrissage, la seule pensée qui t'a traversé l'esprit avant de glisser dans l'inconscience, c'était que tu devais aller la voir à l'hôpital.
ça a surpris ta soeur, quand tu lui as annoncé que tu allais lui rendre visite. elle t'avait demandé pourquoi ça se passait maintenant, alors qu'auparavant, tu étais rongé par la culpabilité. ce sera mon nouveau départ. hésitant un instant avant de prendre ton courage à deux mains, tu cognais à la porte pour annoncer ta présence, ta voix s'élevant doucement pour lui dire bonjour. le sourire qu'elle t'as adressé quand elle t'a vu, tu le chéris encore aujourd'hui.
quant à ta formation à yuei, tout s'est enchaîné à la vitesse de l'éclair. à peine le tournoi terminé, que tu devais choisir une agence de super-héros pour parfaire ton entraînement pendant une semaine. malgré les nombreuses invitations, tu as opté pour celle de ton père. c'est lors d'une patrouille avec lui que tu as reçu un message de midoriya. de simples coordonnées qui t'ont mis la puce à l'oreille. avec lui et iida, vous vous êtes retrouvés face à stain, le tueur de pro-héros. le combat fut ardu, en rien comparable aux criminels de bas étage auxquels tu avais eu affaire auparavant. au point où vous avez tous les trois terminé à l'hôpital pour soigner vos blessures.
sans avoir le temps de souffler après ta convalescence, tu t'es retrouvé en duo avec yaozoru pour un combat contre aizawa, votre victoire vous permettant ainsi d'accéder au camp d'entraînement. camp qui ferait en sorte d'augmenter les capacités physiques et celles des alters des classes de la filière héroïque. toutefois, tout ne s'est pas passé comme prévu. ce qui aurait dû être un moment relativement paisible en forêt s'est transformé en raid de la ligue des vilains. leur but ? mettre la main sur bakugou et malheureusement, ils y sont parvenus. avec l'aide d'une poignée des élèves de ta classe, vous êtes parvenus à le sauver, mais à un prix terrible. la chute du symbole de la paix. et ça... il l'a très mal pris.
ton père, si fier et si déterminé à dépasser all might, se retrouve au premier rang. sans avoir à écraser son rival. une fois chez toi, tu as l'occasion de voir l'étendue de sa rage. la salle d'entraînement est réduite à néant, quelques débris fument encore, léchés par les flammes. et au plus profond de toi, tu es soulagé. de voir ce poids qui s'était abattu sur tes épaules dès ta naissance s'envoler. car malgré cette tragédie, tu peux devenir le meilleur et redonner espoir aux gens. être le numéro un, car c'est ce que tu souhaites toi.