Kiyoshi, il est né d’une union d’un soir entre un touriste irlandais et une jeune japonaise. Tu sais, la soirée sympa ou tu rencontres un mec canon, qui te plaît grave avec son petit accent exotique. Du coup tu le séduis, tu le charmes, tu finis dans un coin de la boîte avec lui et vous terminer la soirée dans sa chambre d’hôtel. Bah c’était totalement ça.

Sauf que la jeune femme, neuf mois plus tard, elle a accouché d’un bambin qu’avait pris toutes les caractéristiques physiques de son paternel. Si elle s’en est pas rendue compte avant ? Pas du tout. Parce qu’elle a purement et simplement fait un déni de grossesse. Pas apte à s’occuper d’un môme, pas envie de s’encombrer d’un niard, elle a foutu le gosse à l’orphelinat avant même de l’avoir vu.
Est-ce qu’elle a un jour regretté ? Pas que je sache. Mais j’suis pas dans sa caboche alors bon.

Bref, toujours est-il que le p’tit à eu de la chance dans son malheur. Parce qu’un couple de japonais plus qu’aisé s’est intéressé à sa bouille d’étrangers. Les Kojima étaient des gens bien, un couple de cinquante ans n’ayant pas eu d’enfant à cause de la stérilité de monsieur. Mais, à l’approche de la cinquantaine, ils se sont rendus compte que leur société allait être donnée à n’importe qui après leur mort. Alors ils ont décidé d’adopter ce p’tit môme qui avait déjà quatre ans.

Kiyoshi qu’il l’ont appelé. Ça veut dire pure.
S’ils avaient su, ils y auraient peut-être repensé à deux fois.

Bref, Kiyoshi à grandi dans un environnement agréable. Les deux anciens étaient adorables avec lui, le considérant comme leur propre fils. Jusqu’à la découverte de son alter.
La première fois, c’était sur sa mère. Glauque hein ? Un peu. Elle s’est retrouvée à avoir des bouffées de chaleurs et quelques tremblements. Tant et si bien qu’il a fallu qu’elle s’allonge. Mais, elle a associé ça à ses soucis de santé, sans réellement faire attention. C’est lorsque l’incident se répéta avec la maîtresse d’école, la boulangère et la vendeuse de poisson qu’elle comprit que Kiyoshi était à l’origine de tout ça.

Les premières années de sa vie n’en on pas réellement été impactés, seuls les adultes étaient concernés et ça ne faisait que donner chaud, ce n’était pas très grave.
Et puis, il eut quinze ans.

Vous savez, l’âge des premiers émois.
Nagisa était une adorable poupée. Typiquement japonaise, Kiyoshi était très amoureux d’elle. Et même si ça n’était qu’un amour d’adolescent, il était fort. Suffisamment fort pour que, lorsqu’il prit son visage entre ses mains pour l’embrasser, la demoiselle s’écroule au sol dans un gémissement intense. Son pouvoir s’était décuplé avec ses émotions.

Il fut immédiatement convoqué par la direction de l’école, ainsi que ses parents. Ce n’est que quelques jours plus tard qu’ils déterminèrent ce qu’il s’était réellement passé et quel chemin avait pris son pouvoir.
Dans une société japonaise ou le sexe est omniprésent mais tabou, Kiyoshi à du se renseigner dans les livres, dans les magazines et, plus tardivement, avec l’arrivée d’internet.

Ses parents font comme si ça n’existait pas. Ils le forcent depuis plus de quinze ans à porter une paire de gants en cuir avec lesquels il ne peut faire aucun mal. Ça n’a pas empêcher la fin de sa scolarité d’être un calvaire.

Kiyoshi à été envoyé dans les meilleures écoles pour avoir un parcours scolaires exemplaire. Il a étudié le management, la communication et l’économie pour pouvoir reprendre facilement l’hôtel de ses parents.
Situé en cœur de ville, l’auberge bénéficie d’une quarantaine de chambre de grande qualité, d’un onsen mixte et d’un SPA dernier cri.

Et puis, il y a eu aussi les relations qui vous brisent un homme.
Satoshi et Camille.

Satoshi était ce mec beau à damner un saint. Grand, brun, baraqué, plutôt mystérieux au fond. Ce type qui vous drague sans vergogne, qui insiste quand vous refusez. Et finalement, vous vous laissez tenter, vous baisser un peu votre garde. Et il vous manipule, il arrive à vous enfermer dans une relation où vous n’avez besoin que de lui. Mais, très vite, Kiyoshi s’est rendu compte du bourbier dans lequel il était entrain de se laisser entraîner. Alors il s’est battu mais il a rompu, malgré tout.

Et puis, Camille. Camille était une étudiante française en stage pour six mois au Japon pour perfectionner son apprentissage de la langue. Petite, de grosses boucles blondes, des yeux verts, des taches de rousseur : à croquer.
Mais Camille, elle a expérimenté malgré elle le pouvoir de Kiyoshi.
Et Camille, elle y a pris goût. On peut pas lui en vouloir à la bichette, elle s’est retrouvée dépendante au plaisir, un peu comme si elle avait pris de la drogue.
Mais Kiyoshi, il l'a pas compris tout de suite. Alors il l'a épousée. Ils se sont installés ensemble. Jusqu'au jour ou, Kiyoshi s’en est rendu compte. Et Kiyoshi à préféré tout arrêter. Pour son bien à lui mais, aussi pour son bien à elle.
Parce que c'était devenu invivable entre eux. Parce qu'ils ne se connaissaient pas. Parce qu'ils n'étaient pas complice. Parce qu'elle ne voulait que son pouvoir.

Depuis, il préfère faire cavalier seul. Il évite de s’accrocher, il évite de se laisser embarquer dans une nouvelle histoire.

C’est peu après sa rupture avec Camille qu’il a été approché par la marque de produits pour animer vos ébats les plus torrides. Oui oui. Durtex. Au début il a pris ça pour une blague. Mais pas du tout. Il a étudié la proposition avec beaucoup de sérieux, imposer certaines conditions et finalement accepter. Pourquoi ? Le salaire.

Depuis que ses parents sont partis passer leur retraite paisiblement à Okinawa, Kiyoshi s’occupe seule de l’auberge. Et c’est coûteux la vie de commerçant. Alors une aide supplémentaire, ça peut pas faire de mal. Surtout si on ne reconnaît pas son visage.